jeudi 11 janvier 2018

Je me souviens d'un corps
Infini, douloureux et troublant
Je me souviens d'un corps
Minuscule, oublié et tranché
Un corps sur lui même replié
Dans ce corps une gorge brulante
Par trop de cries et tant de pleurs
Un corps aux mains recroquevillées
Aux bras comme une écharpe
Autour du cou, enchevêtrés
Je me souviens d'un corps proche
Arraché au mien
Une solitude de la peau à jamais
Je me souviens d'un corps détesté
Sécrétée par la transpiration et l'urine
Je me souviens d'un corps dégoutté
Du contacte de l'autre qui n'est plus mien
Je me souviens du corps des hommes
Epicés et pénétrant
Parfois protecteur ou violent
Je me souviens du froid dans le mien
Du crie dans ma gorge et des pleurs
Qui jamais ne cessent...
Ce corps qui ne m'appartient plus
Qui appartient à mes cries et mes pleurs
Je suis un corps qui lutte encore
Un corps qui veut vivre
Et chaque jour, je me souviens qui je suis.